Entretien avec Ambroise, gagnant d’avril

Ambroise est le lauréat du thème « Artisanat », seconde des six thématiques de notre concours la Pelloche d’Or. Construit sur six mois, chaque gagnant mensuel pourra participer à la grande finale du mois d’Octobre à Paris. Notre gagnant du mois d’avril s’est prêté au jeu de nos questions-réponses avec enthousiasme. 

Pelloche-Moi : Hello Ambroise ! Un grand bravo pour cette victoire ! Peux-tu te présenter à la communauté ? 
Ambroise : Je m’appelle Ambroise, j’ai 31 ans. 220 jours par an je suis dans un bureau devant un ordinateur. Les jours qui restent je les passe au maximum dehors, à la montagne, à grimper, randonner ou faire du vélo. J’ai commencé la photo il y a 2 ans seulement !

Les contraintes de l’argentique encouragent la créativité. »

Portrait d’Ambroise – @ambroise_ph

Penses-tu que la photographie est un art ou un artisanat ?
Parmi tous les arts graphiques, c’est peut être celui qui est le plus éloigné de l’artisanat. Contrairement à la peinture ou à la sculpture, pas besoin d’être doué de ses mains pour faire de belles photos. Aucune connaissance technique n’est nécessaire : un smartphone et un bon « coup d’œil » suffisent. Pour ma part, j’embrasse la partie technique de la photographie : je connais la théorie, je bricole mes appareils, je tire mes photos en chambre noire. Mais ça ne fait pas de moi un artisan, encore moins un artiste !

Pourquoi avoir participé à ce thème en particulier ?
Je fais en ce moment un long voyage de 6 mois qui m’a fait passer par l’Inde. C’est le pays des petits métiers, des ateliers qui donnent sur la rue quand ce n’est pas carrément sur le trottoir ! Tailleurs, rémouleurs, fabricants de statue, meuniers, mécaniciens…autant de sujets pour le photographe de rue !

Quelle est l’histoire de la photographie proposée pour notre concours ?
Le marché aux fleurs de Calcutta est le plus grand du genre en Inde. Tous les jours et 24h/24 les marchands et fleuristes, qui vivent et travaillent sur le marché, réceptionnent, préparent et vendent des tonnes de fleurs de toutes les couleurs. Elles serviront d’offrandes dans les temples, décoreront mariages et enterrements…
Sur la photo le fleuriste porte des kilos de fleurs derrière sa tête pour ne pas qu’elles s’abîment par terre. J’ai pris ses mains en photo comme un portrait, au 50mm. Elles sont ses outils les plus précieux, comme tous les artisans.

Par @ambroise_ph

Qu’est-ce qui t’inspire le plus lorsque tu prends un cliché ?
Il y a des sujets toujours inspirants : les gens, les voyages, les couchers de soleil, ses proches… Mais j’ai aussi constaté que l’inspiration me venait pendant les temps morts, les moments de pause. Il faut se ménager de l’ennui pour cultiver l’inspiration !

Dans un monde où le numérique facilite la prise d’images, pourquoi choisir l’argentique ?          Je vois plusieurs avantages, même si je n’ai jamais eu d’appareil digital pour comparer.
Les appareils argentiques ne sont pas chers et gardent leur valeur. Ça permet d’en collectionner plusieurs, pour différentes utilisations et formats. Je n’ai pas peur de les perdre ni de les casser et ils sont solides pour la plupart. Il y a peu de temps je suis tombé à moto avec mon Canon A1 en bandoulière qui s’est écrasé par terre. J’ai juste eu à changer le pare soleil, il fonctionne comme il y a 40 ans quand il était neuf !

D’autre part, un workflow argentique est un immense gain de temps pour un amateur. Plutôt que de passer du temps à trier des milliers de photos avant des les éditer pendant des heures, je préfère en prendre quelques dizaines et déléguer l’édition à Kodak (via ses pellicules) et mon labo de quartier. Plus de temps dehors (ou dans la chambre noire), moins devant l’écran !

Je pense aussi que se rajouter des contraintes (une seule pellicule, focale fixe…) permet d’être plus créatif. Quand on doit finir la pellicule de noir et blanc alors qu’on est à la mer et qu’il fait super beau ça fait un peu râler. Mais ça oblige à se creuser la tête et à être plus original.

Enfin, on profite de ses photos plus longtemps : à la prise de vue, les bonnes ou mauvaises surprises au moment de recevoir les scans, puis au tirage. Les photos que je prends aujourd’hui vont me tenir au moins jusqu’à la fin de l’hiver prochain en 2025 !

« L’inspiration me vient aussi pendant les temps morts, les moments de pause. Il faut se ménager de l’ennui pour cultiver l’inspiration ! »

Par @ambroise_ph

Quel est ton appareil photo argentique favori ? 
Je shoote principalement avec un Canon A1 et 2 optiques FD, le 50mm 1.4 et le 35mm f2. Mais le chouchou de ma collection est un Olympus 35RC : c’est un télémétrique très compact et léger, tout mécanique (utile l’hiver en montagne quand le froid gèle les batteries). Il a une cellule. La focale de 42mm est parfaite pour ma pratique. En plus il est beau, c’est important pour moi !

Quel(le) est ton ou ta photographe préféré(e). Pourquoi ?   
Sebastien Zanella : pas celui qui m’inspire le plus car ses sujets sont très différents des miens. Mais c’est tellement beau et poétique

Un conseil à donner pour un apprenti-photographe argentique ?Suivre une séance d’initiation à la chambre noire, absolument magique ! C’est cher mais c’est un beau cadeau à s’offrir ou se faire offrir.

Par @ambroise_ph

Un grand merci à Ambroise d’avoir pris le temps de répondre à nos questions. Vous pouvez la suivre sur son instagram pour découvrir son univers ! Ambroise, on te donne rendez-vous en Octobre pour la grande finale de la Pelloche d’Or où ta photo sera exposée !

En attendant, le prochain thème « Démocraties », va bientôt s’ouvrir aux participations. Toutes les infos disponibles sur la page dédiée de notre site, et sur notre compte instagram @Pellochemoi

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