Entretien avec Xavier, gagnant d’Août

Pour le dernier thème de notre concours, rendez-vous en Olympie avec notre gagnant, Xavier. Son oeil éclairé et avisé nous guide dans les coulisses de sa photographie et de la magie des Jeux de Paris, pour notre plus grand plaisir. 

Pelloche-Moi : Bonjour Xavier ! Tu es le gagnant du dernier thème de notre concours “Olympie”.  Bravo ! Pourrais-tu te présenter à la communauté de Pelloche-moi ?

Xavier :  J’ai 41 ans et je suis ingénieur dans l’industrie. Je ne suis donc pas un photographe professionnel mais un passionné.
La photographie est à la fois pour moi l’amour des belles photos mais aussi des beaux appareils.
J’aime en particulier la photographie car elle me permet d’exprimer ma créativité.

« Pour moi l’argentique est un retour vers plus d’authenticité. »

Quelle a été ta motivation pour participer à ce thème en particulier ?
 
Je me suis totalement laissé attraper par la magie des Jeux de Paris 2024. Une parenthèse dans le pays que l’actualité quotidienne nous fait forcément regretter. 

C’est par un hasard de la vie que j’ai eu des places pour y participer. L’occasion était trop belle et donc je l’ai saisie. 

Mon appareil ne m’a pas quitté le long de cette aventure qui ne se représentera sûrement qu’une fois dans une vie. 

Etant un passionné de photographie argentique et non professionnel, peu de concours permettent de partager avec la communauté argentique sa passion. J’ai donc participé avec joie au concours Pelloche d’Or

Autoportrait @xah_photography

Olympie, c’est aussi le site archéologique des Premiers Jeux, en Grèce. Est-ce que cela t’as inspiré pour le choix de ton sujet  ?

Dès l’arrivée au Grand Palais la disposition en arène m’ont immédiatement fait penser à la Grèce, à l’Olympie mais aussi aux gladiateurs.

Le site était majestueux et alliait à la fois la noblesse de l’architecture (et de la verrière) à la noblesse de ce sport qu’est l’escrime avec notamment les tenues blanches et les masques . 

Peux-tu nous parler de la réalisation technique de ta photo, était-ce difficile de shooter au milieu de tant de personnes ?

Dès mon arrivée sur le site j’avais en tête cette photo. 

Le cadrage vertical et l’utilisation de la focale 28mm permettait selon moi de jouer sur l’opposition des tailles de la verrière et des escrimeuses.

Le challenge technique, portait plus sur l’exposition de la photo et la vitesse de l’obturateur pour figer le mouvement. 

De plus l’appareil que j’utilise, le Leica M6 étant totalement manuel, la coordination entre le déclenchement et les attaques de l’escrimeuse a aussi été primordiale.

Au delà de l’aspect technique, il a fallu aussi effectivement pouvoir se rapprocher au plus près et d’éviter de prendre le public devant moi. Il a donc fallu être rapide. Je voulais aussi donner un côté intemporel à la photo donc il a fallu faire attention de ne pas cadrer les différentes caméras qui étaient un premier plan. Le seul élément permettant de dater la photo étant le logo Paris 2024;

 

« L’utilisation du N&B permet l’intemporel. « 

Pourquoi ce choix du noir & blanc ?

J’aime beaucoup le noir et blanc qui pour moi va plus loin que simplement ne pas avoir de couleurs. Utiliser les ombres et les zones claires permettent d’apporter plus de simplicité et joue sur le côté intemporel des jeux.  

C’était le cas pour cette scène de Paris 2024. L’idée était de mettre en avant les escrimeuses et la verrière mais la multitude de couleurs dans la scène en direct est très distrayante pour l’oeil. En effet les jeux olympiques sont aussi un show où les drapeaux, les couleurs olympiques, les habits du public ressortent énormément à l’image. C’était donc difficile de créer une harmonie avec autant de couleurs différentes.

Le passage en noir et blanc permet pour moi d’isoler la verrière et les escrimeuses qui contrastent avec l’arène et le public.

Aujourd’hui, notre monde moderne plébiscite davantage le numérique pour la prise d’images. Pourquoi choisir l’argentique ?

Pour moi l’argentique est un retour vers plus d’authenticité…Pouvoir ralentir et prendre le temps d’essayer de faire une photo qui compte au moins pour soi. 

Les différentes contraintes de la pratique forcent à la créativité. 

En plus l’attente et le mystère de savoir si on a réussi à reproduire la photo que l’on avait en tête et l’excitation de recevoir ses scans du labos est inégalable. 

L’argentique c’est aussi pour moi les souvenirs de photographies d’enfance et c’est donc aussi un retour aux sources, 

Un appareil photo argentique préféré ? 

Mon Leica M6 pour son histoire sa compacité et sa simplicité. Les objectifs monture M sont pour moi inégalés. 

Quel est ton ou ta photographe préféré et pourquoi ?

Beaucoup de photographes me viennent en tête ( Fan Ho, Vivian Mayer, ou Henri Cartier Besson) mais je choisirais Elliott Erwitt pour son oeuvre éclectique, son humour et sa personnalité. 

Un photographe qui ne se prenait pas au sérieux mais dont l’oeuvre pouvait aussi notamment dénoncer les inégalités.   

Un conseil à donner pour un apprenti-photographe argentique ?

Ne pas lâcher car même si on repasse en numérique, l’argentique développe la technique et l’oeil…

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