Axel est le lauréat de la troisième thématique de notre concours la Pelloche d’Or. Il est donc temps de mettre en “Lumières” notre gagnant du mois de mai, qui a gentiment accepté de répondre à nos questions. Nous le retrouverons en fin d’année lors de la grande finale du concours.
Pelloche-Moi : Salut Axel ! Merci de ta participation, et bravo pour cette victoire ! Pourrais-tu éclairer la communauté de Pelloche-moi sur ton identité, et te présenter ?
Axel : Dans la vie, je suis photographe et vidéaste automobile. J’ai fait des études d’audiovisuel et j’ai bossé quelques années dans un studio qui faisait le son de jeux vidéo.
J’ai toujours fait de la photo pour moi. Je suis ce pote qu’on ne voit pas sur les photos, avec son appareil photo vissé à la main, prêt à enregistrer chaque fragment de vie.
J’ai eu un déclic à l’occasion d’un voyage Asie du Sud-Est : j’ai quitté mon job et je me suis lancé dans la photo et la création de vidéos. Depuis, je suis amoureux de voyage, j’économise sans cesse pour pouvoir visiter un autre coin du globe.
J’ai toujours eu le gout pour les technologies du siècle dernier. Plus jeune j’allais chercher en déchetterie des chaines hi-fi que les gens jetaient, je les bidouillais et écoutais les meilleures cassettes que je pouvais trouver dans le grenier de mes parents. Petit, j’ai toujours vu cet espèce d’appareil photo super lourd, avec un espèce de levier sur le dessus, qui prenait la poussière dans le bureau de mon père. C’était un Minolta XG-2, et la suite logique après le Hi-fi c’était la photo argentique. J’ai acheté ma première pellicule au Kodak express du coin, puis j’ai commencé à shooter. Depuis, je suis obsédé de brocantes et autres vide-greniers dans lesquels je trouve de nouveaux, vieux appareils qui attendent de shooter leur prochaine pellicule.
“Le meilleur appareil photo est celui avec lequel tu aimes photographier”
Photographie d’Axel @axeldelafontaine
Qu’est-ce qui t’apporte de la lumière au quotidien, quand le monde devient un peu trop anxiogène ?
Au quotidien, dans le bus, à l’épicerie ou bien en voyage, en France ou à l’étranger, chaque moment de la vie est propice à la rencontre selon moi. Je pense qu’il y a toujours quelque chose à retenir dans chacune de nos rencontres.
Dans un monde de plus en plus xénophobe, il me semble essentiel de sortir de chez soi, découvrir l’autre, que ce soit à 5000km ou bien à une dizaine de mètres de chez soi. C’est donc interagir avec les autres, créer des amitiés, et passer de bons moments avec les gens que j’aime qui m’apportent de la lumière quand j’ai un petit coup de mou.
Peux-tu nous raconter les coulisses de la photographie proposée pour notre concours ?
J’ai pris cette photo à Berlin en mai 2022. La fille sur la photo, c’est ma copine. Son groupe préféré faisait une date dans la capitale Allemande ; sur un coup de tête, je lui ai fait la surprise et on est partis là bas pour 4 jours.
Pour l’hébergement, nous avons été hébergé chez un Berlinois super sympa. Son appartement était particulièrement charmant, avec du parquet chevron et une grande hauteur sous plafond. Au réveil, j‘ai vu cette lumière qui traversait la fenêtre, j’ai demandé à ma copine de poser sous le faisceau, illuminée comme un ange, puis je me suis dis que cette porte pouvait être super intéressante à ajouter à la composition. Elles ajoute un côté intimiste, et dissimule le reste de la pièce.
Je voyage toujours avec un compact, et pour ce voyage c’était mon Yaschica T5 qui était avec moi.
Comment as-tu débuté la photographie ?
Ma mère prenait pas mal de photos quand j’étais petit. Elle avait un Canon AE-1 argentique, puis un Nikon D90 reflex numérique. Elle faisait beaucoup de photos macro d’insectes qui vivaient dans le jardin. J’étais fasciné, c’est elle qui à planté en moi cette première graine de photographie.
J’ai commencé la photo en 2018. Avec mes économies, je me suis acheté un Panasonic GX80 à l’occasion d’un voyage en train jusqu’en Croatie avec un ami. Je m’étais rendu compte que je n’avais quasi pas de trace des moments clés de ma vie depuis que je ne vivais plus avec mes parents : C’est dans le but de documenter ma vie que j’ai commencé à photographier.
Déjeuner dans les pâquerettes @axeldelafontaine
Un souvenir de shooting éblouissant ?
Je me souviens d’une soirée l’été dernier avec des copains, on a passé la soirée ensemble, puis on est allé dans la campagne pour regarder les étoiles. J’ai shooté toute la soirée au Lomo Diana F+ avec son flash. Le truc c’est qu’à chaque prise de vue je n’ai remonté la pellicule que d’une demie-vue à chaque fois. Le rendu est assez unique (n.b : à voir dans la suite de cet article) et ça donne une espèce de fresque mystérieuse de superpositions humaines, c’était une soirée éblouissante, non pas pour moi, mais pour mes potes qui se faisaient prendre en photo.
Dans un monde où le numérique facilite la prise d’images, pourquoi choisir l’argentique ?
En temps que photographe sur les deux formats, l’argentique me permet de prendre mon temps. N’ayant que 36 poses par pellicule, j’essaie de photographier que les choses qui ont un sens à mes yeux. L’argentique est un bon moyen d’arrêter de saturer sa carte SD. Une fois que tu as passé quelques semaines à compter chaque photos, ton doigt est tout de suite plus léger sur le déclencheur une fois revenu au numérique. De plus, à force de vivre dans le numérique et le dématérialisé, l’argentique me permet de combler ce besoin de concret que j’éprouve dans la photographie. Toucher le grain d’un papier, sentir les chimies, entendre le son du miroir de mon reflex: l’argentique est sensoriel, et c’est ce qui me manque dans la photo numérique.
Un appareil photo argentique préféré ?
J’ai adoré shooter avec mon Olympus Mju Zoom 35-70, mais je l’ai prêté à un pote depuis. Je suis fan de compacts, et j’aime bien en offrir à mes potes curieuxse de découvrir la photo sur film !
Je dirai que l’appareil que mon appareil de coeur c’est mon Yaschica T5, 35mm, f/3,5, j’ai été surpris par la qualité de son optique, il me suit partout, c’est avec lui que j’ai pris la photo de ce concours d’ailleurs !
Dans un contexte plus pro, je shoot avec mon Nikon F3, un super boitier, avec toutes les fonctionnalités qu’il me faut, super confortable à shooter.
“L’argentique est sensorielle”
Shooting éblouissant @axeldelafontaine
Quel est ton ou ta photographe préféré et pourquoi ?
Je suis très très fan des travaux d’Andoni Beristain, il fait preuve d’une telle technicité que les internautes le questionne toujours si ses photos sont des images générées par IA. Je suis très admiratif de sa capacité à créer des images super harmonieuses et minimalistes avec des objets du quotidien par le choix des couleurs et de la composition de l’image.
Également, j’ai récemment découvert Aleksandr Babarikin. Il fait de la photo de rue avec des rendu assez surréalistes. Il utilise des techniques à la prise de vue comme l’utilisation de plaques de verre ou de plastique enduites de différentes substance pour déformer l’image ou créer des flous. Certaines de ses photos se rapprochent beaucoup de l’impressionnisme. Ce que j’admire chez lui, c’est sa capacité à créer des rendus uniques et super intéressant sans ouvrir photoshop.
Un conseil à donner pour un apprenti-photographe argentique ?
Tout d’abord, on voit sans cesse des vidéos sur les réseaux qui promeuvent certains boitiers ou d’autres pour différentes raisons. Le meilleur appareil photo est celui avec lequel tu aimes photographier, il est important de définir tes besoins et ce que tu aime faire en photo avant d’investir. Rien ne sert de commencer sur un Leica M6 selon moi.
Autrement, n’aies pas peur d’expérimenter, et sois toujours prêt à perdre tes photos, c’est idiot, mais on est jamais à l’abri d’un développement qui se passe mal, une fuite de lumière dans le boitier ou autre surprise frustrante spécifique à l’argentique. C’est également ce qui fait le charme de la discipline ! Non ?
Retour de chasse sous-marine @axeldelafontaine
Un grand merci à Axel pour son enthousiasme et la richesse de ses réponses. Vous pouvez la suivre sur son instagram ou via son site professionnel pour découvrir son univers ! Ambroise, on te donne rendez-vous en Octobre pour la grande finale de la Pelloche d’Or où ta photo sera exposée !
En attendant, notre thème du mois de Juillet “1984” est toujours en cours ! Toutes les infos disponibles sur la page dédiée de notre site, et sur notre compte instagram @Pellochemoi